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2012-04 Inde - Tamil Nadu - Commentaires

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Sommaire Inde 2012

01 avril à 01 mai
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L’Inde torride, le Tamil Nadu.



Après plus de 80 Km de route depuis Kovalam et ses belles plages, le 1er Avril,  nous avons posé roue à Kaniyacumari ou Cap Comorin, le point le plus au sud de l’Inde. 

Un cap aussi pour nous, dans notre excursion indienne.

La ville elle même n’a rien d’intéressant, à part que c’est le lieu où le voyageur peut séjourner auprès de cet endroit unique de confluence de trois mers, la Mer d’Oman, l’Océan Indien et la Mer de Bengale.

C’est d’ailleurs ce qui a fait de Kaniyacumari un des endroits de méditation préféré de Gandhi, celui de son dernier repos, devenu depuis un lieu de pèlerinage très fréquenté.

De tous les coins de l’Inde, les gens viennent ici pour se recueillir dans le mausolée qui accueille les cendres de ce grand homme, visiter le temple érigé sur un îlot juste en face et se baigner dans les eaux des trois mers.

Kaniyacumari est aussi une de ces rares pointes de la planète où l’horizon totalement dégagé sur la mer permet d’observer le lever, le tour et le coucher du soleil depuis un même endroit !!!

Aux les bretons expatriés et nostalgiques, les reliefs rocheux et la couleur des eaux sur la côte peuvent évoquer un peu la Bretagne, ou plutôt, la Bretagne par un jour d’été caniculaire !!!

Et nous voila en route pour une exploration de la côte Est.

Premier arrêt important, Ramanathapuram, à un peu plus de 200 km au nord du Cap.

On y mettra trois jours, sous le soleil inclément, mais sur une route plutôt calme et pittoresque, pour y arriver.

De Ramanathapuram, un aller retour en car nous permettra de visiter le Bénarès du sud, Ramashwaram.

A dix heures du matin, au bout d’une bande de terre, longue de 70 km, les rues et le temple de Ramashwaram sont en pleine effervescence.

Ici, l’eau de mer qui monte jusqu'aux marches du temple sera, dans l’esprit des croyants, la même eau que celle du Gange, source de purification.

Allons-y dedans !

Tout le monde se mouille ; les grandes mères, les ados, les bébés...

A Ramashwaram, on peut venir aussi pour arranger des problèmes particuliers mais, pour cela, il faut trouver le brahmane qui convient.

Les rites diffèrent selon les problèmes ou les besoins.

On peut par exemple demander à un couple de tenir, à deux, la queue d’une vache qui sera baignée, on ne sait pas dans quel type de liquide ; en faisant cela vous répéterez les mantras (prières) que votre brahmane récite (serait-ce pour faire perdurer les couples ?) .

Aussi, face à votre brahmane, assis sur un sol humide, vous pouvez être amené à saupoudrer de toutes les couleurs une assiette contenant des fleurs, des bananes et autres objets (peut-être pour réussir son école ?) !!!

Il faut naître en Inde pour chercher à avancer et prospérer dans cette captivante symbolique devant laquelle, sans les moyens de comprendre ni d’interpréter, le voyageur ne peut que s’émouvoir.

Plus on pénètre dans l’Inde, moins on essaye de comprendre !!!

Entre ferveur et développement, entre culte et mondialisation, l’Inde reste une civilisation profondément croyante et primitive.

Serait-ce par peur que les frontières entre le pur et l’impur se perdent, que les Indiens s’accrochent autant aux rites ?

Le 7 avril, avec 157 km en une seule journée, nous avons dépassé notre vieux score de 100 km.

Tout ça parce qu’en arrivant à la petite ville de Aramangi, nous n’avons pas trouvé de quoi nous loger.

Pour alors, on avait déjà fait 100 km. Il était à peine 14h. Il nous restait assez de temps pour en faire encore 57 km pour aller jusqu’à Pattukkottai où l’on espérait trouver un hébergement, juste pour une nuit.

Nous les avons faits !!!
Et, bonheur pour nous, nous avons aussi trouvé un petit hôtel pour bien nous reposer !!!!
Tanjore

Un petit séjour à Tanjore pour visiter le temple Brihadishvara, monument Unesco, une des splendeurs de la dynastie Chola, appelé The « Big Temple » par les Anglais.

Puis Darasuram, encore un autre temple Unesco sur le même chemin, dans la ville de Kumbakolam.

C’est un peu malheureux de l’accepter mais en dehors de sites historiques et surtout des temples, l’Inde du présent n’offre pas vraiment d’autres espaces de découvertes plaisantes.

Les temples sont tous magnifiques mais de bout en bout de ce grand pays, on finit par se lasser.

Accélérés par un camion qui nous pris sur la route, nous épargnant la chaleur, la grosse humidité et la fatigue, nous arrivons à Pondichéry dans l’après midi du 11 avril.

Une drôle d’arrivée d’ailleurs car sur notre chemin, au centre ville, un groupe de jeunes nous arrête pour nous informer qu’un tsunami est attendu dans la ville dans les prochaines heures, suite à un tremblement de terre qui a eu lieu en Indonésie ce matin même.

Une alerte qui nous a été aussi confirmée par texto.

Au secourrrrs !!!!!

Très rapidement nous nous mobilisons pour trouver à nous loger.

Et grâce à Gérard, un français expatrié qui rentrait chez lui, rue de la Bourdonnais, nous nous installons, moins d’une heure après notre entrée dans Pondichéry, dans un appartement au premier étage et un peu à l’écart de la mer.

Par chance aucun tsunami n’y est arrivé et, le soir même, nous voila à la découverte de cet ancien comptoir de la France.

En regardant le plan de la ville on distingue deux zones principales, une près de la mer ou ville blanche, l’autre loin de la mer ou ville indienne ; dans l’intersection, un canal.

Une promenade nous permet très rapidement de comprendre les différences de l’époque et, étonnamment, encore d’actualité. Se promener dans ses rues coloniales, Dumas, St Louis, Rue de la Marine, Rue de la Caserne… donne à notre séjour en Inde un petit goût de la France et, disons-le aussi, d’un savoir vivre qui nous manque un peu en Inde.

La circulation est beaucoup plus calme et d’ailleurs, l’avenue Goubert, ou Beach Road, devient piétonne pour la promenade du soir.

Aussi, par une démarche administrative rare en Inde, le quartier colonial bénéficie d’un ramassage régulier des poubelles.

En dehors de ce quartier, Pondichéry est une ville cent pour cent indienne dans laquelle ça fait drôle d’entendre parler le français, couramment et sans accent.

Quand on a envie de savoir un peu plus, on rencontre des indiens naturalisés français qui vous racontent le Pondi de leur enfance.

Beaucoup de jeunes de l’époque française de Pondichéry sont partis pour aller faire des études en France, où ils sont finalement restés.

Ils se considèrent Indiens plutôt que Français mais s’ils restent indiens dans le cœur, on sent bien qu’ils ne fonctionnent plus avec les croyances indiennes !!!

Après quelques 4 mois et 3000 km de vie indienne, on commence à bien connaitre ces petits indiens !!!

C’est à l’orphelinat Missionarie of Charity de Pondichéry, que Gema est venue passer ses matinées pour donner à manger, soigner, nettoyer ces petits bouts tellement délaissés.

On croit qu’on va pour apporter son aide mais quand vous sentez le regard et le sourire de ces enfants handicapés, vous vous rendez compte que c’est eux qui vous aident à saisir une réalité qui ne vous quittera plus. Une expérience humaine incomparable.

Le 21 avril, le journal Dina Mani de Pondichéry publie un article sur nos 10 000 premiers km de globes trotteurs. Si vous avez des connaissances en langue tamul, on vous remerciera de nous aider à traduire.

A 15 km au nord de Pondichéry, se déploie une ville unique au Monde, Auroville.

Pour résumer un peu, c’est une ville qui a été fondée, il y a une quarantaine d’années, selon la philosophie de Sri Aurobindo (hindou) et de sa compagne Mirra Alfassa, appelée La Mère (française d’origine turque-égyptienne), dans le but de «Réaliser l’Unité Humaine ». « La liberté absolue, l’absence de loi, de règles et de propriété privée ainsi que la fraternité universelle font partie de ses principes fondateurs ».

Auroville est « la ville dont le Monde a besoin ».

Matrimandir - AUROVILLE
Elle compte aujourd’hui 2000 aurovilliens sur les 50 000 espérés par La Mère dans les années 60.

Des gens de partout dans le monde (dont 15% de français) sont venus, au cours des années, pour essayer d’intégrer leur vie dans cette philosophie.

Chacun est venu ici pour des raisons différentes, avec son histoire et ses racines.

Tous partagent pourtant la même foi. « On ne vit pas à Auroville pour y mener une vie confortable mais pour développer sa conscience et pour servir le Divin », ces sont les mots de la Mère.

Facile d’imaginer la complexité de leur projet.

On nous avait prévenus que venir à Auroville pour rencontrer les aurovilliens ne serait pas une chose simple.

La plupart de gens parlent d’eux comme des gens fermés dans leurs préoccupations existentielles, presque inabordables et même désagréables.

La Mère et  Aurobindo
Alors, nous avons été très agréablement surpris d’avoir à prolonger notre séjour plusieurs fois car nombreux sont ceux qui nous fait bon accueil et témoigné de la sympathie.

Les habitants d’Auroville aiment dire qu’il y a autant de versions de la ville que d’aurovilliens.

Nous, grâce aux rencontres avec Surya, Jean Marc (visiteur comme nous) Ellie, Claude, Anandi, Ricardo, Pushcar, Ana, Srijita, Srimouy, et autres, nous nous sommes fait notre propre idée sur Auroville, ses réussites et ses difficultés.

Un échange très enrichissant et un séjour des plus agréables en Inde.

Gingee sera la dernière ville de notre parcours dans le Tamil Nadu.

Sur la route, 10 jours après la parution de notre article sur le journal, un indien de la quarantaine, Murugan, nous croise à vélo.

Il rentre chez lui pour réaliser qu’il nous avait vus sur le journal.

Il prend alors sa moto et vient à notre rencontre pour nous demander un autographe !!!

Des stars nous ???
Rien de plus rigolo !!!

Gingee, n’est pas seulement un temple mais une forteresse, à cheval sur plusieurs collines.

Un lieu chargé d’histoire de batailles pour sa conquête et même de sacrifices.

En quelques mots, les Marathes chassent les musulmans, eux-mêmes délogés par les Moghols, les français se l’approprient en 1750 pour la céder aux anglais 50 ans plus tard.

Un endroit fantastique, dans un décor lunaire au centre d’une végétation exubérante.

Un bâton, pour éloigner les singes qui vous approchent constamment pour vous piquer votre nourriture, devient l’instrument indispensable pour cette visite.

Elle vaut le coup !!!

A Tumkur, depuis notre hôtel, nous avons suivi le second tour des présidentielles.
Un nouveau cycle commence pour la France et les Français !!!
Espérons le meilleur!!!

Nous sommes actuellement à Hampi, lieu du tournage de film Hanuman, le dieu singe, et dit-on ici, plus grand musée à ciel ouvert du monde.

On en parlera dans le prochain message.

Nous avançons en direction de Bombay !

Vagamondes, le retour, se prépare !!!

A Très bientôt !!!
Cap Comorin



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