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2014-06 BRESIL Belem à GUYANE

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Direction Macapa sur l’Amazone


Un dernier petit trajet sur l’Amazone pour aller de Belém à Macapa.

Vous l’avez deviné, ça sera sur le pont des hamacs.

Mais le voyage est tellement court (un jour et une nuit), qu’à peine on a le temps de prendre plaisir qu’il est déjà le moment de débarquer.





Au cœur de la famille Brésilienne
Quand on parle espagnol, on arrive à communiquer en portugais, ou plutôt en « portuñol » (combinaison linguistique entre les langues espagnole et portugaise).

Grâce à Warmshowers (site de rencontres pour les voyageurs à vélo), nous sommes en contact avec Tania et Wilson depuis déjà un certain temps.

Ils nous attendent pour nous accueillir chez eux, à Macapa.

C’est à travers leur hospitalité, celle de leur fils Ronan, six ans, et du grand père, que nous passerons trois jours au cœur d’une famille Brésilienne. Agés d’une trentaine d’années, tous les deux travaillent, s’occupent de leur fils et finissent leurs études en même temps. Leur journée est chargée et malgré cela ils adorent partager le temps qu’il leur reste avec des voyageurs à vélo (même s’ils arrivent en bus avec sac à dos).

Wilson et le petit Renan aiment faire du vélo. Tania, elle préfère rester à la maison avec Antonio, son père. Mais tous les trois rêvent de libérer du temps pour voyager un jour. C’est pour cela qu’ils aiment bien recevoir des voyageurs chez eux et qu’à travers eux ils voyagent.

Sur la table de la cuisine, on déplie notre carte du monde et on partage avec eux les épisodes les plus marquantes de notre voyage. Le petit Renan, qui s’intéresse à la langue française, a beaucoup de questions. Il est vraiment adorable, comme ses parents.

Le soir même de notre arrivée, nous sommes invités à l’anniversaire de la sœur de Tania. On n’a pas de cadeau, mais cela ne pose pas de problème. Ça ne prendra pas longtemps pour aller, elle habite juste à côté. Après les présentations, le gâteau et les boissons arrivent, nous lui chantons "Bon Anniversaire", elle souffle ses bougies et partage son gâteau avec tous. Pendant que l’on mange, grand père profite pour regarder quelques bouts des matchs amicaux qui passent à télé, avant la coupe du monde. Les autres papotent un peu, le temps de finir le gâteau, puis on rentre. Y a-t-il besoin de plus pour marquer le coup?

Samedi matin, nous sommes partis en famille, à la découverte du marché aux poissons, près du port de Macapa. De retour à la maison, tout le monde s’est mis à la préparation du repas, pour «l’expérimentation» de «l’açai» (soupe froide typiquement amazonienne, à base du fruit du même nom). L’après-midi, promenade au « Marco zéro do Equador » comme se nomme ici la ligne équatorienne qui traverse la ville. Et le soir, à l’école de Renan, fête de la fin de l’année. Bien sur, nous sommes aussi invités.

Sous le soleil de dimanche, nous nous approchons de l’embouchure du fleuve, pour pénétrer dans les murs qui racontent l’histoire la plus ancienne de Macapa : la forteresse de São José. Le sentiment de fierté de nos amphitryons nous fait comprendre que nous sommes dans le principal repère culturel et historique de la ville.

A quelques pas plus loin, c’est la balade riveraine Beira Rio ou le couché du soleil sur le complexe gastronomique plus grand de la ville. Le moment est venu pour nous d’expérimenter un « tacaca », soupe de crevettes dans un bouillon citronné et feuilles de « jambu », reposant sur un lit de gomme de manioc. Le tout contenu dans une calebasse, appelée « cuia pitinga ». Un des plats Amazoniens des plus authentiques dont le goût et la consistance de la gomme peuvent surprendre. Pour le reste, c’est délicieux!

Ce soir, on rend sa chambre à Renan, on quitte Macapa et notre petite famille pour prendre un car vers Oiapoque. Il y a quatre jours, on ne se connaissait pas ; aujourd’hui, c’est le chagrin. Les accolades sont chargées de tendresse. Renan aimerait un jour nous rendre visite en France. On promet de se revoir !

Du calme du fleuve au rythme de la boue
Sur les 24h de route vers Oiapoque, au moins 6, nous avons roulé dans la boue !!! Là, on n’aurait pas fait les fiers avec nos vélos. 

Dès le petit matin, il fallait se bouger pour descendre du bus au moins toutes les heures, pour l’alléger et faciliter les manœuvres. Par endroit, la boue dépassait les 60 cm et de chaque côté, la dense forêt. A plusieurs reprises, il a fallu un tracteur, pour nous sortir de là…

En pirogue vers la Guyane 
Pourquoi se servir d’un pont, si l’on peut traverser en pirogue ?

C’est ce que les autorités brésiliennes doivent se dire pour ne pas concrétiser leur engagement sur les travaux de voirie. 

Mais la vie des habitants continue et les échanges entre les deux pays aussi, il y a toujours des bateaux disponibles pour faire les aller/retour à petit prix. 

Ce qui fait que tout le monde a tendance à laisser tomber le magnifique pont.

Une fois de l’autre coté, Guyanais, Mama mia, les prix vous font envie de reprendre une pirogue et de faire demi tour ! On peut multiplier par quatre ou même par cinq le prix de la nourriture et du transport. Et oui, nous sommes en Amérique du sud, mais nous sommes aussi en Europe et quand il faut régler 40€ par personne pour deux heures de trajet en taxi-bus, pour aller de Saint Georges à Matoury… ça fait un choc ! D’autant plus que ce superbe chemin nous fera regretter nos vélos.

Chez Valentine et Pierre, les amis de la nature
Encore une fois, Warmshowers nous a permis d’entrer en contact avec un couple sympathique et disponible pour nous accueillir. Cette fois-ci, c’est chez Pierre et Valentine, deux amoureux de la nature, que nous atterrissons.

Ils nous accueillent chaleureusement, nous confient leur maison et mettent à notre disposition toute leur documentation et leurs conseils pour découvrir en toute beauté l’exubérance de cette nature.

Pour son métier (élagueuse scientifique) Valentine doit monter pratiquement tous les jours jusqu’en haut des arbres. Quelque fois, elle survole les 40 m. A cette hauteur, elle mesure les branches, décrit et compte les feuilles ou identifie des bestioles ; elle contribue ainsi à la constitution du savoir sur la végétation de la Guyane. Pierre, lui, est dans le domaine de la géographie et la télédétection Guyanaises. Tous les deux écolos, tous les deux fous du kayac, tous les deux découvrent l’Amérique du Sud à vélo ! Un couple génial avec qui nous ferons notre plan pour la découverte de ce bout mythique de la France.

Une nuit sur le sable…
On ne voit pas grande chose à travers le pare-brise de la voiture. Il pleut à torrents sur la route, on avance prudemment. Au volant de sa Super « Quatrelle trophy », Valentine nous amène à la plage. Il est plus de 22 heures : Quelle drôle d’idée d’aller à cette heure-ci à la plage ! 

Mais Valentine sait que c’est la bonne heure et le bon jour. Nous, on se laisse guider. Soudan, la pluie stoppe. Ça tombe bien puisque nous sommes arrivés. On quitte la voiture et on avance en silence vers le sable. La pleine lune nous éclaire, on peut marcher pieds nus. On suit Valentine qui avance en silence devant nous. On observe, on écoute, on avance pendant quelques minutes. On croise quelques personnes aussi silencieuses que nous. On continue d’avancer et de patienter jusqu’à ce que, soudain, Valentine nous fait signe de stopper. D’entre les vagues elle nous montre la masse énorme qui vient de surgir. Sur ses quatre petites pattes, une tortue se dirige calmement, lourdement, vers la plage. « C’est une luth, dit Valentine. L’espère la plus grosse, elle doit faire quelques 600 kilos ». Elle met longtemps à arriver sur le haut de la plage, elle choisit un coin de sable, puis elle se met à creuser. Nous resterons pendant plus d’une heure, éclairant la nuit d’une lumière rouge faible pour ne pas la déranger. Elle parait si engourdie que sa précision pour creuser et boucher le trou (après la ponte) avec ses pattes arrière, sans touchers les œufs, est impressionnante. La nature est parfaite ! Une fois le trou bouché, elle essaye de se repérer pour retourner vers la mer. Et nous, pour retrouver notre voiture !

De l’Asie à l’Amérique, il y a juste un pas
Avant de quitter Matoury, nous avons rendez-vous dans l’Asie Américaine. Si l’on peut appeler comme ça le petit village Hmong issu d’une très longue histoire qui débute en Chine et qui migre au cours des siècles vers le Laos, le Vietnam et le Cambodge. Bien plus tard, considérés comme des traites pour avoir combattus avec la France pendant la Guerre d’Indochine, quelques milliers de Hmongs trouvent refuge dans le minuscule village de Cacao, en Guyane. Depuis, ils essayent de retrouver une vie équivalente à celle qu’ils auraient mené en Asie (pas si évident que ça !). En tout cas, ils réussissent à développer l’agriculture et grâce à eux, Cacao devient le premier fournisseur de produits maraîchers en Guyane. Ils contribuent pacifiquement à l’enrichissement culturel de la Guyane, de la France. C’est avec Patricia Doll, vieille amie de Gema, que nous découvrirons Cacao. Nous sommes dimanche matin, journée de marché Hmong. Bien que, au milieu de la forêt, la route ne soit pas très facile à trouver, tout le monde connaît Cacao. On ne peut pas se perdre. Il est plus que midi. Le marché déborde de monde à notre arrivée au village. Sur les stands, en plus de leurs produits agricoles, les vendeurs exposent aussi leur artisanat. Aux couleurs et motifs asiatiques. C’est comme changer instantanément de Continent. Ou plutôt, c’est comme un nouveau Micro-Continent : l’AsiaAmérAfriquEuropéen, où tout le monde communique en français. Vite, guettons une table ! On ne quittera pas le nouveau micro-Continent sans apprécier une bonne soupe, un nem, une salade et un bon bout de poisson !

La suite de notre séjour en Guyane, nous amène sur le bord de mer de Cayenne vers Saint Laurent-du-Maroni, où nous avons visité les bâtiments anciens du bagne, du camp de la déportation.


Puis, sur la petite communauté d’Awala-Yalimapo, où, pour sauver un bébé tortue et épargner quelques œufs des dents d’un chien, nous nous sommes fait attaquer par un nuage des moustiques. Aller contre Mère Nature a toujours un prix !


De là, nous avons rejoint Kourou, à la découverte du Centre Spatial Guyanais, et des îles du Salut, puis à nouveau vers Cayenne et enfin à Matoury, pour une dernière soirée chez nos amis.

Le voyage avec sac à dos nous fait aller trop vite et faire beaucoup de sauts.

Demain, de bonne heure et de bonne humeur, vers la Martinique, on s’envole !

A bientôt........


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