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2014-03 BOLIVIE

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Du salar d'Uyuni au lac Titicaca
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 2014
10 Mars à 29 mars

Vidéo 1 : les cyclotouristes Français - Circo Cyclo :  Voir la vidéo

Vidéo 2 : notre route en Bolivie : Voir la vidéo


Salar d'Uyuni : Plus vaste désert de sel au monde - Superficie 10500 km² (Finistère 6700 km²)- Altitude 3600m .
La Paz (La paix) :  Siège du Gouvernement Bolivien. Plus d'un million d'habitants (dénivelé de plus de 1000m entre les quartiers riches d'en bas, à 3000m, et les quartiers pauvres d'en haut (el alto), à 4000m.
Lac Titicaca : 8600 km². Considéré comme le plus haut lac navigable du monde, à 3812m. Il est traversé par la frontière avec le Pérou. Pour en faire le tour en longeant ses rives, il faut marcher 1125km.

Dans les hauteurs et les mystères de l’Altiplano Boliviano

L’étendue est désertique et la piste de terre battue qui la traverse est loin d’être plate.
Nous sommes sur le chemin qui va de Calama (frontière nord du Chili) vers Uyuni (Sud Bolivie). Heureusement que nous avons choisi de prendre le bus!
Le trajet à vélo nous aurait fait avaler quelques kilos de poussière et galérer pendant des jours (voire des semaines) pour nous hydrater et nous ravitailler.
En plus, fin mars, nous sommes attendus par notre famille à Lima. Nous n’avons que deux semaines devant nous pour entrevoir la Bolivie. Il faut accélérer. (Facile à dire !)
Notre bus chilien n’est pas très confortable mais le vrai problème c’est qu’il n’y a pas de toilettes.
Après plus de quatre heures de route, Gema revendique son arrêt de droit pour aller au petit coin. Manque de chance, le bus s’arrête devant quelques passants. Quand Gema, toute pressée, les voyant à quelques mètres du bus, leur fait signe de se retourner, ils répondent avec de chaleureuses salutations mais hélas, sans se retourner. Le bus s’impatiente.

La pudeur ou la vie ? Parfois on n’a pas le temps de se poser la question et dans ces cas là, il faut faire vite et fermer les yeux pour que les autres ne nous voient pas.

Ainsi nous quittons le Chili pour entrer en Bolivie.

Soudain, notre bus stoppe, toujours au milieu du désert. La présence d’un autre bus et la file des passagers autour d’un abri en bois, nous signalent que nous sommes arrivés à la frontière. Mais il ne faut pas rêver, là non plus, il n’y aura pas des toilettes.

Membres presqu'endormis, on rejoint la file, on patiente autour de ce minuscule vestibule en bois mal vieilli.
L’air frais de la montagne nous picote les narines mais le ciel, parfaitement dégagé sur cet horizon ouvert à 360°, encourage notre attente.

Bienvenue en Bolivie.

Un Etat « plurinational ». C'est ainsi qu'il s'auto-identifie.
Quatre langues officielles (Quechua, Aymara, Guarani, Espagnol).
Quatre façons de voir le Monde, mille et une manières de construire sa vie.

Changement de pays, changement de bus aussi.

A juger par l’apparence de notre nouveau bus, on pourrait imaginer qu’il compte par milliers le nombre de fois qu’il a fait cette rudimentaire route de l’Altiplano.

On imagine qu’il la connaît comme les marques de ses roues (même s’il n’en a presque plus) et, malgré son état, on lui fait confiance.

Encore cinq heures avant d’arriver à Uyuni.


Uyuni, fille préférée de Bolivie.

En l’espace de quelques jours, nous avons quitté le niveau de la mer, à Antofogasta, pour atteindre progressivement 2400 m d’altitude, à San Pedro de Atacama.

Uyuni se perche à 3600 m. Inévitablement la fatigue nous gagne.

C’est dans le marché de la petite ville que notre essoufflement trouvera remède. Les étalages des feuilles de coca sont partout. On dirait du laurier, en plus fin. Elles sont vendues par poignées de quelques 200 g pour 5 bolivianos (50 centimes d’euro). Nous allons donc essayer ça.

La plupart des gens pensent que tous les pays de l’Amérique Latine se ressemblent. Mais ceux qui s’aventurent à les traverser les découvrent incroyablement distincts.

Alors que le Chili et les Chiliens nous ont souvent fait penser à leur influence anglaise, notre découverte de la Bolivie nous ramène un peu à l’Inde.

Sauf qu’ici, les Dieux sont cachés dans les Eléments et les Ressources. Les temples sont moins fréquentés et, à la place des vaches, ce sont des «vicuñas» et des «lamas» qui décorent les paysages.

Sans aucun doute la région d’Uyuni est l’une des plus visitées de l’Amérique du Sud.

Quelques ruelles goudronnées, une rue piétonne parsemée de jardins, une grande horloge et le marché, voila la ville qui accueille quelques 100.000 visiteurs par an.

Tous les 100 m, on croise un rabatteur proposant le "Tour de la région d’Uyuni" tant rêvé. (sur la carte, c'est toute la boucle de pointillés qui part de Uyuni vers le Sud - 3 à 4 jours en 4x4)


On ne se sent pas vraiment séduits mais on y va quand même.
Ça ne nous dit rien de pédaler dans la boue et la poussière salée pour repérer l’entrée du salar, prendre une photo, et voilà. Essayer de le traverser à vélo serait une absurde folie.

Au final, on finit par choisir une agence qui prétend avoir des véhicules en excellent état (au moins des roues convenables et des ceintures fonctionnelles).

Le contrat est signé.


La découverte sera totale.

C’est comme cela qu’on apprend qu’en Amérique Latine, lorsqu’on vous fixe un rendez-vous, il faut compter 3h d’attente, lorsqu’on vous dit «demain», ça sera dans une semaine, lorsqu’on vous dit «bon», en réalité c’est moyen, et lorsqu’on vous dit «excellent», ça peut tourner en arnaque.

Avec Dugie, un jeune anglais, Kaori, Ayuni et Ryo, trois jeunes japonais, Bernardo, le chauffeur et nous deux, nous sommes partis plusieurs heures en retard dans une voiture sans ceintures, qui n’est pas celle promise par notre agence, dont une fenêtre et le coffre ne ferment pas.

En l’espace de trois jours nous avons balayé plus de mille kilomètres des plus extraordinaires paysages. Comment parler autrement de la plus grande et plus épaisse étendue de sel au monde, de ses étonnants bleus, rouges et verts, de ses lagunes peuplées de flamants, de ses volcans saupoudrés de lamas, de ses reliefs capricieux sous le petit soleil matinal, de ses sources chaudes, de ses geysers… ?


Un océan de déserts, de reliefs et de contrastes.

Voila l’Altiplano Boliviano.

Chaque jour Bernardo passe plus de 8 heures au volant, nous prépare le repas et nous donne quelques infos sur le parcours.

Nous sommes tous à sa charge. Pour tenir le coup il mâche des feuilles de coca et nous fait écouter sa musique, à fond, pendant qu’il conduit.

Le moins drôle vient avec le dernier jour de l’excursion, lorsque nous nous décidons (les six voyageurs) à faire ensemble le tour de nos agences respectives pour réclamer un dédommagement pour l’état du véhicule, loin des promesses, les vapeurs d’essence respirées et la croute de sable qui nous recouvre, nous et nos affaires (à cause des fenêtres).

Une affaire d’ordre international qui se conclut par un arrangement difficilement négocié par l’avocat désigné par le groupe, Gema, la seule du groupe à bien parler Espagnol.

Et c’est ainsi qu’après des débats tendus, dans l'agence de l'Anglais, puis celle des Japonais, puis la notre, les agences se concertant, les voyageurs, soudés dans l’action, obtiennent 25% de remise.

Ce qui donne un goût de complicité et d’amitié à notre départ.

Le lendemain, 4 touristes sont décédés dans un 4x4, identique au notre, qui s'est retourné. Si tous les touristes étaient exigeants en matière de sécurité, les agences feraient peut-être un effort pour maintenir les véhicules en bon état. Au lieu de cela on observe que les touristes profitent de l'absence de réglementation et de contrôle pour rouler à 2, ou 3 , à moto et sans casque, ou en voiture, sans ceinture.....

L’organisation du départ et de l’arrivée du train Uyuni-Oruro sont les meilleures que l’on connaît. Au départ, les valises sont enregistrées et le moment venu, montées dans un wagon spécial par le personnel. A l’arrivée, tous les bagages sont descendus du train et, sur le quai, encerclés avec des barrières. Ça prend son temps que de patienter pour présenter son ticket en échange de sa valise mais c’est vraiment sécurisé, et c’est un grand avantage lorsque, comme nous, on a 10 sacoches à regrouper et 2 vélos à récupérer.


On cherchait un logement à Oruro lorsqu’on a fait la rencontre d’une famille pas comme les autres. Cécile et Jérôme, les parents, Macéo, Jasmine et Yanis, les enfants, une famille de Français à vélo.

Vers 9h du matin, ils se préparaient pour quitter la ville en direction de La Paz mais avant de prendre la route ils souhaitaient s’installer près du marché pour présenter, une dernière fois, leur petit spectacle de cirque.

Depuis janvier 2014, ils sillonnent l’Amérique du Sud, tantôt à vélo, tantôt en bus.

Sans aucune prétention, nous dit Cécile, ils présentent une ou plusieurs séances de «Cirque Cyclo» dans chaque étape.

Il faut voir tout ce monde autour d’une famille de Français qui essaye d’échanger un moment drôle avec la population.

Les yeux de Boliviens rigolent et questionnent en même temps.

On entend dire «Hay que apoyar a los gringuitos» (il faut aider les petits gringos). Puis les applaudissements et les pièces se laissent écouter.

Aussitôt la présentation terminée quelqu’un les a déjà invités pour le déjeuner. Pas question que les enfants entament la route sans manger. Leurs mains et leurs lèvres souffrent, crevassées par le vent froid et la fatigue de l’altitude, tout comme les nôtres.


A la question «comment faites vous pour faire la route et assurer l’école pour trois enfants ?», les parents répondent simplement : ce voyage c’est aussi une école.

Les marchandises qui arrivent de toute la Bolivie, mais aussi de partout dans le monde font d’Oruro un fabuleux marché.

Les étalages montent jusqu’aux rails du chemin de fer. Ainsi, il est préférable de conclure son achat avant que la locomotive annonce son passage.

A part l’énorme variété de fruits et de légumes (notamment des pommes de terre), de vaisselle, de vêtements… dans les stands et étalages d’Oruro, on trouve une section appelée « el mercado de las brujas » (le marché des sorcières). C’est là où l’on peut acheter des herbes pour tous les maux, de l’encens et des huiles pour faire revenir l’être aimé, des gâteaux et des bonbons pour le culte aux morts ou encore, ce qui épate tous les visiteurs, des fœtus de lamas séchés. Essentiels pour les rites k’oa qui visent la protection des commerces et des maisons…
«Pachamama» (Mère Terre) gouverne l’âme de ce pays et cela est palpable. 

Mystiques, imaginatifs et surtout secrets, pas du tout bavards les Boliviens. En revanche, ils sont très tolérants, aimables, courageux et, il faut le dire, souvent honnêtes.

Un jour, en achetant une bouteille d’eau, une fille m’a pris trois bolivianos (trente centimes d’euro) mais pour être sure du bon prix, elle a téléphoné à sa mère. Au bout du compte elle m’a rendu un boliviano payé de trop.

Tous les matins, au petit déjeuner, on prend notre infusion de feuilles de coca pour essayer de palier les effets de l’altitude, mais malgré cela notre corps s’alourdit un peu plus chaque jour.

Partout où notre regard se pose, le jaune et rouge des plantations de quinoa recouvrent les flancs des montagnes.

Nous sommes sur la route Panaméricaine, on essaye de pédaler vers La Paz en contournant constamment des travaux. Les ouvriers et ouvrières du chantier nous racontent à chaque fois que la petite famille Française est passée hier.

Souvent habillées en costume traditionnel, les femmes Boliviennes sont très actives et présentes dans les plus durs domaines de la société (construction et travaux des routes, jardins publics…), ce qui nous ramène encore en Inde…

Et comme si ces travaux n’étaient pas déjà assez pénibles certaines s’y adonnent avec leur enfant sur le dos. Difficile de trouver plus ardu pour le gagne pain d’une femme.

En fin de l’après-midi de notre troisième jour de route, on débarque à Lahuachaca.

Mais à cette heure-ci, l’eau ne coule plus ni dans les maisons, ni dans les logements de ce petit village. Pour se laver, il faut marcher 500 m jusqu’aux douches publiques et payer cinq bolivianos pour cinq minutes d’aspersion tiède.

Sur le chemin de retour à l’hôtel on apprend que notre petite famille se trouve aussi dans le village.

On pensait les rencontrer avant la tombée de la nuit mais en rentrant à notre hôtel pour déposer nos affaires, une scène pathétique nous attendait : le sacrifice d’une vachette dans notre cour, juste devant la porte de notre chambre.

Un homme, aidé par sa mère et sa femme enceinte, entreprend à coups de couteau, la mise à mort et le découpage sanguinaire de cette jeune vache. L’atroce souffrance de la bête ne paraît pas un souci. Il faut avoir déjà observé maintes usages de ce monde pour ne pas être choqué de tout ce sang devant soit, à deux pas de sa chambre. Une fois réduite en morceaux, la bête fut transportée vers la boucherie voisine, propriété de la même famille que celle du gérant de notre hôtel.

La nuit est là, fermons donc les yeux, demain n'est pas loin !!!

La famille «Cirque Cyclo» prenait son petit déjeuner lorsque nous avons débarqué dans leur bivouac. Bonjour les amis , quelques mots pour s’encourager à reprendre la route, à bientôt les amis et nous revoilà sur la Panaméricaine, à essayer de contourner les travaux.

Mais plus pour très longtemps. La pluie, le froid, le mauvais état de la route, l’agitation des pelleteuses tous les cinq kilomètres finissent par pulvériser notre enthousiasme. A Calamarca, on décide d’accélérer en transport en commun les derniers 50 km jusqu’à La Paz.


S'il y a une ville au Monde où, par l'exagération de ses réliefs, les cyclopistes ne seront jamais une priorité, c'est bien La Paz, Bolivie, la « crevasse » dans le Plateau.


C’est lorsqu’on laisse derrière nous la ville «El Alto» (Le Haut) que l’on sent la topographie trop rapidement s’enfoncer. La distance entre El Alto et La Paz est de 10 km, l’altitude qui les sépare de 1000 m ; la circulation tellement dense nous permet de profiter du ralentissement de la voiture taxi pour admirer ce merveilleux paysage, si drôlement torturé.

Depuis le fond de la «crevasse», on admire La Paz comme un formidable cratère fissuré par des crevasses dans les crevasses, le tout revêtu de milliers et de milliers de maisons. Au fond de ce cratère, les Hommes paraissent des petits points; l'Etranger n’est qu’un petit rien.

Pendant que les boliviens courent partout, montent et descendent des rues dans leur train-train quotidien, on se sent à la merci de nos muscles écrasés, le moindre petit effort nous essouffle et nous donne mal à la tête, on saigne du nez plusieurs fois par jour et cela sans compter la circulation infernale dans des rues étroites, bruyantes, polluées, souvent sans trottoir, et toujours en travaux… comme dans toutes les capitales.

La météo ne nous aide pas, il pleut et il fait froid. Malgré cela, on décide de rester une semaine pour essayer de dénicher quelques uns des trésors cachés de la capitale la plus haute du monde.

Restent parmi nos meilleurs souvenirs sa cathédrale, toutes ses petites places bondées de promeneurs, d’amoureux, de vendeurs…, le Mercado Rodriguez et le quartier San Pedro.


Pendant notre séjour, on aura la chance de voir Evo Morales, le Président Bolivien, pendant le défilé annuel du pays pour revendiquer son droit d’accès à la mer.

Une fête dont les « paceños » (habitants de La Paz) profitent pour manifester leur sympathie débordante à leur chéri président.

Petite virée de week-end à Copacabana.

En cocktail de bienvenue on assiste au défilé de la mer sur le fond bleu du mythique Lac Titicaca.

En plus du défilé, de la musique et de la sympathie débordante des participants, la bière Paceña déborde aussi.

Le coin ne manque pas de charme mais Copacabana (et probablement toutes les villes au bord du lac) fait partie de ces endroits où l’affluence touristique est telle qu’il vaut mieux l’entretenir en rêves qu’en souvenirs.

Cette fois-ci, c’est pour du vrai : Plus jamais un détour juste parce que tout le monde y va !!!

Après plus de trente heures de voyage en car (avec toilettes), le samedi 29 mars, Marco et Anne-Prune nous accueillent à Lima.

Nous sommes actuellement à Iquitos, Pérou, en train de préparer notre exploration amazonienne.


A très bientôt pour plus de nouvelles.

Abrazos y excellente réalisation de vos projets à toutes et à tous !!!

Vidéo 1 : Les cyclotouristes Français - Circo Cyclo 

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Vidéo 2 : Notre route en Bolivie 

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