-->

2015-04 COLOMBIE - De Bogata à Medellin

Etape précédente
COLOMBIE
De Bogota à Medellin
Etape suivante
2015
du 08 avril au 20 avril


Cliquer dans l'image pour lancer la vidéo

Cliquer dans la roue dentée pour améliorer la qualité,
et dans le carré en bas à droite pour voir en plein écran


De Bogota à Medellin par la route du café !

Lorsqu’on regarde une carte de la Colombie, on observe deux chaines de montagnes (les Andes) la traversant du nord au sud, le reste paraissant de peu de relief. C’est sur la longueur de la chaine montagneuse occidentale que s’étale notre route.

Carte des Conseils aux voyageuurs
Ministère des Affaires Etrangères - France
Bien sur, on aurait préféré un itinéraire moins escarpé, sur une route plate dans un joli décor bleu de bord de mer ; ça aurait été génial.

Mais les routes colombiennes du bord de mer traversent les régions les plus fragilisées par les conflits et la criminalité, tellement enracinés dans ce pays. (ci-contre la carte du Centre de Crise du Ministère Français des Affaires Etrangères)

Alors, même si c’est dur de pédaler en ayant toujours un sommet dans l’horizon on essaye de découvrir ce qui s’offre d’amical dans ce pays. (en jaune sur la carte)

Le chemin entre Bogota et Medellin, c’est-à-dire quelques 500 km riches en côtes, descentes et virages, nous imposera quelques huit étapes, plus chaotiques les unes que les autres.

Dans deux villages seulement, Salento et Filandia, aux longues ruelles de maisonnettes colorées, contrastant sur un décor montagneux, et où de nombreux promeneurs respirent loin de la mendicité et des victimes de la drogue (très présents dans les grandes villes), on a eu l’impression de paix, et presque celle de changer de pays.

Et pourtant, nous étions bien en Colombie mais dans une région des plus riches : celle du café !

Sur le bord de route, les ouvriers nous montrent leur cueillette de la matinée, quelques 15 kg du petit fruit arraché avec leurs mains. Il est à peine 11 heures du matin. Il faut cueillir au moins 15 kg de plus avant 17 heures pour gagner sa journée…

Les plantations se continuent pendant de longs kilomètres mais on ne verra plus d’autres ouvriers dans les champs. Le café est prêt à cueillir mais tous les journaliers ont déserté.

Plus personne n’a envie de travailler « comme un esclave pour continuer d’enrichir ceux qui ont déjà tout» (selon leur propre expression) .











Au lieu de ça, ils préfèrent survivre de la vente de boissons, de fruits, de cartes téléphoniques (« minutos », le mot le plus répété au pays) sur les bords des routes.

D’autres fuient la campagne pour aller s’entasser dans les bas quartiers des grandes villes et tenter leur chance. Encore une fois, pour mal vivre en marchandant toute sorte de « babioles » et, bien entendu, de la drogue.

Tout ça pour échapper à la misère rurale. Une lamentable fuite, incontestablement planétaire mais particulièrement oppressante en Colombie car ces nouveaux « citadins » sont loin de trouver leur véritable place dans les villes.

Durant la journée, ils étalent leurs produits sur les trottoirs, ou les rangent dans un chariot de supermarché ou dans une vieille poussette qu’ils prennent comme présentoir. Quelque fois, la marchandise est tellement maigre, que ça tient parfaitement dans le creux de la main.

Ils se fixent ou ils bougent au gré de leur patience ou pour aller échanger avec d’autres. Pour essayer d’améliorer leur vente, les plus démunis crient pour « attirer » les acheteurs et les mieux équipés utilisent des hauts parleurs.

Se retrouver entre plusieurs hauts parleurs hurlant des enregistrements affreusement répétitifs, fera pour nous un des souvenir colombiens des plus marquants.

Le soir arrivé, ils ramassent leurs produits et trainent leur chariots jusqu’à chez eux. Si l’on peut appeler ça chez eux : un recoin sur un trottoir, un bout dans un jardin public, ou même une sortie de canalisation en ciment, comme on en voit, depuis le métro, à Medellin.

Medellin, la ville qui fait rêver, jusqu’à ce qu’on y mette les pieds. On avait lu qu’après avoir été la tanière de Pablo Escobar (le chef du cartel de Medellin des années noires de la Colombie), Medellin était devenue une des plus belles villes de la Colombie, culturellement et architecturalement.

Hélas, il s’agit encore d’une fausse image que le gouvernement cherche à donner au pays ; entre autres, pour voir débarquer le tourisme international. Mais il suffit d’un jour pour déplorer l’atmosphère raréfiée par la saleté et le manque d’entretien de la ville, par l’indigence, la drogue et même la prostitution, en plein centre historique. Et que dire de la promiscuité des familles habitant les quartiers perchés dans les collines ?


Oui, c’est vrai que l’œuvre de Botero a embelli certaines places et jardins mais comment fermer les yeux à la pauvreté et l’indigence qui l’entoure ?

Au final, acceptons pour vérité les affirmations du gouvernement et considérons que Medellin est vraiment une ville transformée.

Alors, il faut peut-être reconnaitre notre chance de la découvrir maintenant et non pas il y a vingt ou trente ans.

A bientôt à Cartagena

Retour haut de page