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2015-04 COLOMBIE - Bogota

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du 28 mars au 08 avril


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Bogota et le rêve colombien

Après les longs kilomètres de paysages ensoleillés et de grosses chaleurs, voici Bogota, sous une fraîche pluie de montagne.

Enorme ville où il nous a fallu passer plusieurs heures de recherche avant de trouver un logement qui ait assez de la place pour nos vélos.

Du premier coup d’œil on sent comme un petit décalage entre la ville imaginée, à travers le guide et la lecture de différents blogs, et la ville qui s’ouvre devant nos yeux.

La plupart des voyageurs que nous avons rencontrés nous parlaient de la Colombie et de sa capitale, comme un pays merveilleux, « cheverísimo » (génial, en colombien) et de la chaleur humaine de ses habitants. Ce qui est vrai… mais par toutes petites parcelles.

A Bogota, avant de trouver les quelques jolies façades du centre historique, il faut traverser des quartiers et rues aux murs et trottoirs délabrés en contournant les gens gisant à même le trottoir et en supportant les odeurs d’urine et excréments…

Atterrir en hélicoptère, et s’installer dans le palais présidentiel, seraient peut-être le seul moyen d’échapper à ces images. Autour de ce palais, la police et l’armée sont absolument partout.

Mais tous les colombiens aiment leur pays et les « bogotanos » en particulier sont très fiers de leur capitale. A l’office de tourisme, les guides vont jusqu’à vous demander de ne pas diffuser au monde la mauvais image de leur pays en faisant rayonner les héros de leur histoire et le périmètre touristique de leur ville. Tout en vous déconseillant fortement de le franchir.

En se promenant avec Maria (notre ancienne colocataire en Equateur) et Monica, nous dégustons un délicieux tamal tolimense (plat à base de pâte de maïs, légumes et viande) et nous découvrons la Plaza el Chorro de Quevedo. Nous nous rafraichissons d’un verre de la chicha traditionnelle colombienne (boisson à base de maïs fermenté) en écoutant les souvenirs de nos amies, ceux des années sombres de la Colombie où les mots cartels, paramilitaires, victimes et autres, se répètent.

Elles parlent aussi de l’actuel processus de paix. Bref, la Colombie comparée à elle-même... Cela ne change en rien le paysage social ni la souffrance devant nous mais, imaginer ce passé relativement récent, donne envie de croire vraiment à ce nouveau combat.

Maria rêve de gagner beaucoup d’argent pour payer une maison à sa maman. Monica rêve d’avoir un visa étasunien pour rejoindre sa mère résidente des USA depuis longue date.

Et tous les autres rêvent de la même chose : d’une meilleure vie, d’un pays sans corruption et sans crainte, de plus d’opportunités. La paix en Colombie, tous les colombiens espèrent voir ce jour arriver.

Nous avons sillonné les rues de Bogota pendant une semaine, quelque fois bien au delà même du périmètre touristique, en osant le risque... Il fallait bien qu’on trouve un nouveau pneu pour le vélo de Jean-François et un rétroviseur pour celui de Gema.

Nous avons aussi promené nos vélos dans la grande ville. Bogota est une ville richissime en pistes cyclables, remplies d’usagers la plupart de temps.

Notamment le dimanche matin, quand toute la population se donne rendez vous sur la promenade dominicale : à pied, sur roulettes ou à vélo.

Le flux des piétons et cyclistes est totalement décousu mais également drôle.

Pour les jours saints (jeudi et vendredi), la calle 7, la longue rue piétonne, devient une sorte de torrent humain où l’on se laisse entraîner entre la foule et les centaines de petits commerçants, as de toutes sortes de piratages, vendeurs de jus et de fruits, mimes, peintres, musiciens et autres artistes.

Loin du passage des voitures, on reste cependant toujours prêts à réagir en cas d’une quelconque agitation.

Au petit matin du jeudi 9 avril, notre idée de quitter Bogota avant les embouteillages, de bonne heure et de bonne humeur, se frustre devant une énorme manifestation nationale.

Il n’est pas encore 7 heures et certaines voies sont déjà fermées et d’autres totalement encombrées. Officiellement la marche n’a pas encore commencée mais les gens circulent en groupes, drapeaux et pancartes en main.

Par endroits, on se déplace lentement à coté de nos vélos, la foule nous empêche d’avancer. La police et la garde nationale paressent prêtes à intervenir à n’importe quel moment.

Ainsi vit la Colombie, avec ce rêve impérissable de Paix.



















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