2011-09 Roumanie - Commentaires

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Aucune formalité à l’entrée en Roumanie. 

Simple vérification des passeports. 

Pas de cachet.

Aucune possibilité de retrait d’argent au poste frontière.

Premier distributeur de billet à 25 km, une bonne moitié en côte continue.

La côte est difficile sous le soleil, mais la vue sur le Danube est splendide depuis les hauteurs.

La Roue manie : Mille kilomètres de route vers la Mer Noire

Une traversée dans un décor, on ne peut plus paradoxal.

On a longé le Danube, au sud du pays. 

La vie se déroule à la vitesse des charrettes et l’on doit aller au puits pour avoir de l’eau. 

On se croirait au siècle dernier si des téléphones portables, des paraboles, des cyber cafés ne se trouvaient un peu partout pour nous rappeler que nous sommes au XXI siècle.

Quel drôle de contraste !!! Mais tout en Roumanie est un contraste.

Le soleil, la gaieté, la disponibilité, la gentillesse et même la générosité, marquent le caractère de la plupart des personnes que l’on a rencontrées.

Mais la poussière, les mauvaises herbes, les chantiers jamais conclus, les charrettes, les poubelles éparpillées, les routes défoncées, les chiens errants, ceux qui courent et ceux qui ont été écrasés et qui resteront sur la rue jusqu'à ce qu’ils soient aussi plats qu’un tapis, font que ce pays semble celui du renoncement et de l’abandon; c’est le royaume du laisser aller !

Allant de village en village, relativement près les uns des autres, nous avons trouvé que, sauf quelques rares exceptions, le tableau était à peu près toujours le même. Du coup, n’ayant rien à visiter, nous n’avons jamais fait d’étapes aussi longues.

Dans chaque village, une rue principale : c’est la route. Et en perpendiculaire, des rues annexes en terre battue, où le vent lève la poussière.

De chaque côté de la route, des rangées de maisons traditionnelles, même disposition, même dimension du terrain, même léthargie, même indolence… 

Dans la rue, les enfants sont toujours dehors. 

Contents de nous voir passer, ils nous approchent le plus possible, parfois même de façon dangereuse. 

Les hommes sont souvent aux terrasses des cafés pendant que les femmes discutent entre elles sur les bancs, à l’extérieur des maisons.

A notre passage, ce calme apparent se rompt en cris, en signes de mains. Les grands comme les petits, en solo ou à plusieurs, expriment leur étonnement devant deux étrangers sur des vélos chargés de sacoches!!!

S’il est vrai que dans ce pays il y a énormément de chiens sdf, moches, mal nourris et pleins de puces, il est vrai aussi que les groupements d’enfants font davantage peur que les meutes de chiens.

L’eau courante n’est pas partout dans cette région du sud de la Roumanie et pour la vie de tous les jours, la population, comme dans le passé, se ressource dans des puits, distribués à peu près tous les 200 m dans la rue principale des villages. 

C’est à cause de leur aspect peu engageant que nous avons opté pour acheter de l’eau en bouteille.

Un magasin, c’est souvent une pièce d’une maison particulière aménagée avec quelques étagères, congélateurs et armoires réfrigérantes. 

On peut acheter de l’eau en bouteille, du Coca, de la bière, du riz ou des gâteaux, des boîtes de thon, des glaces mal congelées, du pain industriel, du café, du fromage local. 

La diversité alimentaire s’arrête là. Il faut faire son menu avec….

On y trouve aussi quelques bricoles de droguerie. 

Tout peut s’acheter à l’unité, la cigarette comme la portion de fromage en boîte.

Entre deux villages, la route. 

Parfois tranquille, parfois pas, parfois avec de trous, parfois pas. 

En pédalant on dépasse souvent des charrettes, pleines de maïs ou de raisins, on croise encore des chiens, qu’on essaye de contourner pour ne pas les réveiller, et encore des charrettes.

Et, entre deux villages il y a aussi le paysage et c’est, il nous semble aujourd'hui, le seul cadeau que la Roumanie fait aux touristes dans cette région. 

Là, elle nous a quand même gâtés. 

Les Carpates d’un côté les Balkans de l’autre, et nous, au milieu, au bord du Danube. 

C’est dans mélange d’ombre et de lumière, dessin de reliefs serpentant hasardeusement, c’est dans cette atmosphère d’air sans poussière où il y a que l’horizon devant nous, c’est là que nous retrouvons le plaisir d’avancer. 

D'avancer vers la Mer Noire.

Constanta. 

Il fallait s’y attendre. 

Une ville qui nous fait penser qu’en Roumanie la priorité n’est ni dans l’esthétique ni dans la propreté, ni dans la sécurité. 

En fait, on ne saura pas où est la véritable préoccupation des habitants. Rien ne laisse penser qu’ils aient envie de s’en sortir.

Ceux que l’on a rencontrés, ceux qui nous ont hébergés (Roumains expatriés qui vivent et travaillent en Espagne) ne sont pas fiers de leur pays.

Au sud de Constanta, Neptune, Olympe, Jupiter, Aurora, Venus, Saturne, sont les stations balnéaires, rêve de la splendeur roumaine de Ceausescu. 

Y viennent des dizaines de milliers de vacanciers. 

Elles sont tout aussi sales, dégradées, vétustes, abandonnés que le reste. 

A notre passage, mi septembre elles étaient devenues de véritables villages fantômes.

Quelquefois, au bord de la route qui relie les stations, on voit une fille qui semble attendre. 
Qui attend quoi ? 
On n’a pas demandé. 
On imagine.

Bon courage à l’Europe pour aider ce pays qui serait, en plus, le plus corrompu d’Europe !!!

En savoir un peu plus : 

Capitale	Bucarest	2000 000 hab
Population	22 000 000 hab
Superficie	238 000 km2
Densité	94 hab/km²
Monnaie	Leu (1 leu , 2 lei)

La dictature communiste a duré de 1945 à 1989, faisant 2 millions de morts civils.  Le dernier président communiste Nicolae Ceauşescu et sa femme ont été condamnés à mort et exécutés en 1989. La Roumanie a adhéré à l’Union Européenne le 01 janvier 2007 La population roumaine est en majorité latine.
Les villages se répètent et sont toujours les mêmes. Ils reflètent la misère paysanne. Sur la petite vidéo, prise en roulant on voit une exception : plusieurs maisons en bon état
La route qui longe le Danube après Moldova Veche, et jusqu’à Orsova, a été refaite avec des fonds européens.  Elle est roulante, peu fréquentée,  et offre de superbes vues sur le Danube.  C’est l’une des plus belles sections du Danube, qui avance ici entre les montagnes.
La Dacia 1310 C’est le modèle de voiture que l’on a rencontré le plus dès notre arrivée en Roumanie. Dans les années 1960, les pays socialistes d’Europe de l’Est commencent à vouloir développer leur industrie automobile, voire la créer. Mais pour cela, ils doivent faire appel aux grands groupes de l’Ouest, beaucoup plus avancés technologiquement. C’est dans ce contexte que la Roumanie choisit la Régie Renault, et signe en 1966 un contrat avec le constructeur français prévoyant la production près de Bucarest de la Renault 12. Elles seront appelées « Dacia », en référence au nom antique de la Roumanie : la Dacie. Sa production en série durera de 1969 à 2006 (Plus de 2000 000 d’exemplaires) En France la Renault 12 a été la voiture la plus vendue de l’année 1973
Dubova A Dobova se situe le passage le plus étroit du Danube (150m), où se touchent presque les Carpates et Balkans. On le nomme « porte de fer ». Cette appellation viendrait d’une chaîne en fer tendue au milieu de Danube qui matérialisait la frontière avec la Serbie. Aussitôt passée la gorge de Dobova, s’ouvre comme un lac de montagne, qui s’entoure de plusieurs dizaines d’hôtels et de maisons plutôt luxueuses en construction qui contrastent avec la pauvreté des habitants que l’on rencontrent qui n’en sont surement pas les propriétaires. Il en est qui croient à l’avenir touristique de cette partie du Danube. Le paysage de cette partie du Danube a été modifié par la création en aval d’un barrage, qui par la montée des eaux qu’il a provoqué, a fait disparaître une dizaine de villages et une île habitée.
La gigantesque sculpture du roi Decebalus, dernier roi de Dacie, fait penser aux présidents américains du mont Rushmore.
Constanta Ville jumelée avec Brest Principale Station touristique de la Roumanie, négligée, délabrée,  sale et plutôt chère.  Quelques bâtiments sont réhabilités mais beaucoup sont en ruine. Brest est bien plus belle.

Roms En France, on les appelle Gitans, Tsiganes,  Manouches, Romanichels, Bohémiens… Beaucoup de Roms continuent à vivre selon leur mode de vie nomade, en voyageant en roulottes ou en caravanes, mais souvent en Europe orientale. Ils sont répartis un peu partout en Europe, sont plutôt bien acceptés en Espagne, mais font l’objet d’expulsion en France (10000 en 2009). En Roumanie, où ils sont plus d'un million, ils s’installent souvent dans les maisons abandonnées des villages de campagne.
Chiens errants La surpopulation de chiens a débuté sous la dictature de Nicolae Ceausescu. La pauvreté engendrée par ce régime ainsi que les nombreuses expropriations ont contraint des milliers de propriétaires de chiens à abandonner leur(s) compagnon(s). La population canine s’est alors librement reproduite et multipliée dans les rues. Chaque jour, dans la capitale roumaine, Bucarest, une centaine de personnes à peu près se fait attaquer par les meutes de chiens errants. Ils sont plus de 30.000  à traîner librement dans les rues. Et il y en a partout dans le pays, à la campagne et sur les plages ….
Sécurité routière Le très mauvais état du réseau routier, la vétusté des voitures, le non respect du code de la route, le téléphone au volant, les enfants jamais attachés, font que la Roumanie occupe le 1er rang dans l’Union Européenne pour le nombre d’accidents de la route ayant entrainés la mort ou des blessures graves. Des dizaines de milliers de Roumains restent handicapées à vie. Et il n’y a que 160 voitures pour 1000 habitants. Le nombre de voitures augmente et celui des accidents aussi alors que les accidents sont en diminution dans les autres pays d’Europe.

et on pourrait ajouter corruption, orphelinats, enfants abandonnés, ...

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