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2011-12 Turquie - commentaires

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2011 - 2012

26 octobre 2011 à 04 janvier 2012

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De Bodrum à Antalya
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09 décembre à 04 janvier
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Vieille comme la nuit des temps : l’Anatolie, l’Asie Mineure, l’Empire Ottoman ou, tout simplement, la Turquie.




Depuis le 26 octobre, notre journée commence de bon matin. 

Les chants religieux, émis depuis le haut des minarets pour convoquer les fidèles à la mosquée, vibrent aux moindres recoins du pays, venant retentir dans nos oreilles, pour nous faire sentir la culture et les croyances du sol qui nous accueille.

Nous voilà à la découverte de la Turquie depuis plus d’un mois.

En pédalant contre les vents glaciaux depuis la frontière grecque, nous avons trouvé une porte vers la Turquie dans la ville de Kesan

Ensuite, et toujours en lutte contre les vents, nous nous sommes dirigés vers la presqu’ile de Gelibolu, excursion au bord du détroit des Dardanelles

Long de 60 km, ce détroit est le seul passage maritime entre l’Asie et l’Europe. 

Ce qui fait de la presqu'île, depuis l’antiquité, un carrefour de discorde et un scénario de bataille où des soldats de différentes nationalités ont perdu la vie en essayant de remporter son contrôle. 

Au bord de notre route, entre rochers et végétation, le paysage est tristement parsemé de tombes. 

En visitant les mémoriaux Français, Turcs, Sénégalais, Anglais, tout au long de la presqu'île, on peut les imaginer, tels des sentinelles, en protégeant à jamais ce bout de terre. 

Face à la mer mais devant le trafic intense des cargos, on espère qu’au moins, ils se reposent enfin en paix !!!




Après avoir pédalé jusqu'à la pointe de la presqu'île et remonté jusqu’à Kilitbahir, nous avons pris le bateau pour traverser le détroit de Dardanelles et gagner le continent par le port de Canakkale.

Le rythme zen de nos traversées méditatives dans les campagnes bulgares, grecques et même turques, s’est vu secoué par l’effervescence et l’animation dès notre arrivée à Canakkale. 

Une ville de seulement 100 mille habitants qui nous a semblé être une mégapole.

Entre le port et le cœur de la ville, nous avons comme première mission notre installation. Il faut trouver un hôtel, et hors saison, tout se négocie.

Le tarif officiel des pensions pour une chambre double est à 50 Turkish Liras. 

Pour les hôtels, c’est plus, mais certains s’alignent.

Gema se lance pour tenter son coup dans un hôtel plutôt cher. On verra bien !!! -
- Bonjour, avez-vous une chambre pour deux personnes ?
    Oui, dit l’employée.
- Quel est votre prix ?
    120 TL
- Trop cher pour moi, dit Gema. Merci beaucoup ! au revoir
    Attendez, mais, vous n’allez pas partir comme ça !, dit l’employée en appelant son patron. 
    Combien pouvez-vous payer ?, dit le patron.
- 50 TL pour deux personnes, dit Gema.
    Impossible, dit le patron. Le prix pour une personne est de 60 TL.
- Ok, mais moi, je cherche une chambre pour deux personnes pour 50 TL, je vous remercie, dit Gema.
    Non mais, ne partez pas comme ça, dit le patron. De temps en temps, je peux me permettre de faire une exception. Et mon hôtel, peut très bien vous accueillir pour 50 TL. (En plus, petit déjeuner compris !!!)

C’est vite dit, mais on ne revenait pas !!! 

Oda = chambre  (C’est l’origine du mot français “odalisque” Femme esclave du harem impérial attachée au service des femmes du sultan - autrement dit, chambrière)

Avant Canakkal, nous avions compris que pour 50 TL nous pouvions nous offrir une chambre propre et confortable. 

Après Canakkal, nous avons appris qu’avec 50 TL et un peu de chance, on pouvait aussi trouver le charme et la classe. 


Ephèse

Une question de tactique peut-être, mais surtout un savoir accueillir turc !!!

Mise en pratique depuis déjà presque 4 mois, cette incontournable manœuvre quotidienne pour trouver un logement nous met devant la diversité de la nature humaine, allant de la totale indifférence au contact très chaleureux, devant la vaste gamme des installations hôtelières (concernant notamment l’eau chaude), et surtout devant l’hallucinante disparité des qualités et des services qu’on peut obtenir, toujours pour le même prix….

Une fois la béquille mise sur le continent, toujours au bord de la mer Egée, on se prépare pour une descente vers Troie, Assos, Ayvalik, Foça, Izmir, Ephèse et Bodrum

Un voyage vers l’antiquité qu’on aurait préféré réaliser sur un tapis volant pour surplomber les reliefs tellement accidentés de ce pays. 

Près de 80% du sol Turc est couvert de montagnes. 


Dans ce redoutable décor, nous avons parcouru plus de 1000 km, en douceur dans les côtes  pour ne pas s’essouffler et transpirer, et ainsi ne pas avoir trop froid dans les descentes.

30 minutes de côtes, 30 secondes à se délecter du paysage et d’un extraordinaire moment de liberté depuis le sommet, et, enfin 3 mn au mieux pour se laisser attirer par les formidables descentes. 

Une chance pour nous que les routes soient en bon état et que la plupart d’entre elles aient une Bande d’Arrêt d’Urgence bien plus large que la moyenne. 

Une chance aussi que certains jours, le vent nous ait aidé à avancer. Et une chance aussi que nos genoux et nos vélos aient bien résisté à tous ces reliefs.

L’antiquité gréco-romaine est le précieux présent turc !!! 

Nombre de vestiges de la grandeur et de la splendeur de cette époque reposent le long de la côte ouest, comme s’accrochant au sol pour résister au temps.


Quelques-uns perchés sur les hauteurs incroyables des collines (Assos, Prienne, Myra…), les autres encore entre rochers et plaines (Troy, Ephèse, Milet, Euromos, Halicarnasse…). 

A des degrés de conservation différents, théâtres, murs et façades, chemins, tombes ou sarcophages, temples ou Acropoles, émiettés ou miraculeusement dressés, montrent tous les prouesses de l’art, de la vénération vouée à ces divinités aujourd'hui disparues.

Devant ce prodigieux passé, on ne peut qu’avoir envie d’embrasser ces bouts de colonnes.

Devant cette mystérieuse empreinte d’un savoir faire qui réussit à percer le temps, on ne peut que se laisser émerveiller !!! 

Où est donc parti tout ce savoir ?

Depuis Bodrum, un saut en bateau nous mène à la presqu’île de Datça

Une journée qui finit en pleine montagne. 

Une nuit de survie à 3 degrés. 

Dans ce pays tellement montagneux, la fin de l’automne n’est pas la meilleure période pour voyager à vélo. 

Surtout, si durant de longues distances, il n’y a aucun hébergement possible !!! 

On a bien essayé de faire du stop chaque fois qu’est passé un camion, ou un utilitaire, mais personne ne s’est arrêté.

La géographie de ce pays est si variée qu’à quelques kilomètres de route on peut facilement se trouver dans une zone complètement différente, avec tous les changements que cela suppose dans le paysage, la température et la végétation.

Marmaris

Après le froid de la montagne, voici le merveilleux soleil du bord de mer à Marmaris

Il paraît que l’été, Marmaris ressemble à une fourmilière dont le bruit, l’agitation et les poubelles peuvent devenir rapidement insupportables.

C’est Une halte totalement déconseillée dans notre guide, mais qui, en cette période de l’année, s’est avérée être notre petit séjour paradis en Turquie. 

“Honey Moon”, mieux qu’un simple hôtel, est une excellente adresse, s’il y en a qui s’intéressent. 

Depuis la hauteur de ses balcons, Marmaris paraît un immense lac, autour duquel, la trajectoire du soleil met en mouvement les traits des montagnes.

La diversité du paysage turc se reflète dans la façon de vivre des gens et en particulier dans la cuisine. 

Fruits et légumes de toute sorte, ainsi que les produits de la mer abondent ici. 

Pour les voyageurs amoureux de l’art culinaire, la cuisine turque déborde d’imagination et peut paraître insolite. 

La variété des produits, la manière dont ils sont associés pour composer nombre de plats et de desserts, donne l’impression que l’on pourrait passer sa vie à étudier et à déguster cet héritage millénaire.

Et pour ne pas dégager partout les vapeurs d’un bon repas, la tradition veut que le personnel de la restauration vous arrose de quelques gouttes de lotion citronnée, pour vous frotter les mains, vos cheveux et vos vêtements. Ils pensent à tout ces turc!!!



Notre voyage à vélo s’arrête à Marmaris. 

Plus de 1200 km parcourus dans ce magnifique pays, il est temps d’accélérer notre chemin vers Istanbul où l’on passera, en famille, les fêtes de noël. 

On quitte Marmaris en car pour aller vers le port de Fethiye où l’on fait connaissance de deux sympathiques couples de navigateurs francophones. 

De Fethiye, encore un car pour aller vers Demre pour visiter l’ancienne cité de Myra et l’église de Saint Nicolas qui nous rappelle que le Père Noël est né en Turquie. 


Un petit séjour à Anthalia et, enfin, un car pour Istanbul, dite aussi, la reine des villes !!!

Dans ce mythique carrefour commercial, devenu aujourd'hui le foyer culturel de 19 millions de personnes, nous avons fait 18 km à vélo, en l’espace de presque 4h, pour trouver un hôtel, depuis la gare routière. 

La ville s’étend en effet sur 60 km du côté asiatique et 40 km côté européen.

Installés dans le quartier de Sultanahmet depuis quelques jours, entre ruelles bouillonnantes et esplanades coiffées de coupoles, et de minarets, on dégourdit nos autres muscles et articulations en marchant, en attendant l’arrivée de Anne et Antoine. Petit Marco, tu va nous manquer !!!

Bref, la Turquie ne se lit pas, ne se raconte pas… 

Elle se vie, elle se croque à pleines dents !!!